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 Tu parles d'une vie [R. Savannah]

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A. Roméo Ferruci

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MessageSujet: Tu parles d'une vie [R. Savannah]   Tu parles d'une vie [R. Savannah] EmptyMar 28 Sep - 22:00

    19h30. La pire heure de la journée. Celle où on fait encore semblant de ne pas savoir si on va ou non sortir, aller voir du monde, celle où le minuscule appartement qu’on habite semble vraiment vide, et vraiment mal rangé. Quand est-ce que j’ai vidé ce cendrier pour la dernière fois ? De quand date ce café ? On tente de se raisonner. Je crois qu’il date de ce matin, c’est celui que j’ai servi à… Attend, c’était quoi son prénom, déjà ? Elle était brune, ou blonde ? L’appareil me le dira. Je les prend en photo. Elles demandent toutes pareil. Prend moi en photo, s’il te plait Roméo, prend moi en photo. Comme si le simple fait de conserver une photo sur un appareil numérique qui en supporte 50,000 nous liait pour la vie. Comme si elle allait remettre les pieds ici, venir chercher son dû, l’amour qu’elle réclame. Je suis belle, hein, Roméo je suis belle ? Si tu me prends, c’est que je le suis, belle, parce que les moches, tu les prends pas en photo, hein ?
    Soupir agacé.

    L’appareil posé en évidence sur la table basse ne m’apporta pas plus d’informations que celles que je possédais déjà. Une blonde avait visiblement habité mon appartement hier soir – non, pas visiblement, en réalité, elle avait bel et bien habité mon appartement hier soir – mais son prénom n’était pas tatoué en grosses lettres sur son front. J’ai soupiré de nouveau, jeté un regard sur ma montre, la vieille montre automatique, seule richesse de mon père, qu’il m’avait laissé quand il avait encore un soupçon de tête, qui indiquait 19h32. J’ai fouillé dans la poche de mon jean pour en sortir un paquet défoncé de Winston, en ai sorti une que j’ai placé sur le bord de mes lèvres. Quelle fille voudrait revenir ici ? La pensée me fit rire, me décrocha même un sourire, en réalité. Personne. Personne ne voudrait jamais habiter un taudis pareil. Sauf moi. J’adorais mon appartement, sa vie, son histoire, ses vieux murs repeints, le parquet qui craque, le canapé défoncé mais confortable, la télé grésillante. Tout ici avait une vie, une histoire particulière, et l’idée me plaisait particulière. Cigarette aux lèvres, j’ai attrapé l’appareil photo pour shooter l’environnement tel quel, immobile, silencieux.
    Puis quelqu’un a frappé.

    « Merde. » J’ai regardé ma converse usée qui venait de heurter le trottoir de plein fouet, agacé. Enfournant mes mains dans mes poches, j’ai relevé les yeux, veillant à ne pas trop penser au froid et à mon pauvre pied qui venait d’en prendre pour son grade. La porte du Gino’s était fermée, mais l’intérieur, éclairé, m’appelait dans une chaleur réconfortante, presque rassurante. D’un geste souple, j’ai poussé la porte, laissant une main dans la poche qui contenait mon maigre portefeuille. J’ai filé droit jusqu’au bar en reconnaissant une masse de cheveux bruns, lisses. De la discussion, tout ce don je rêvais pour l’heure. Des débats stupides encouragés par une demie, les rires et les discussions autour, une ambiance paisible et chaleureuse.
    Je me suis assis directement au bar, attendant qu’elle vienne m’apporter mon remède habituel, un léger sourire aux lèvres. Quand elle s’est enfin montrée, j’ai souri un peu plus. « Bonsoir Sav’. » J’ai haussé un sourcil amusé, attendant qu’elle engage une conversation rapide et mouvementée, comme à son habitude.
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Savannah Di Laurentis
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MessageSujet: Re: Tu parles d'une vie [R. Savannah]   Tu parles d'une vie [R. Savannah] EmptyMar 28 Sep - 23:39

19h30, l’heure de l’apéro. L’heure du soupir général au moment où tout le monde quitte le travail et s’apprête à passer une soirée détendue en compagnie d’amis, de membres de la famille, du journal télévisé. Pour Savannah, 19h30 c’est l’heure de pointe, le moment où elle sert bière sur bière sur bière, l’heure où les cacahouètes dégringolent, où les épaules se relâchent, et bientôt, ce serait l’heure critique entre la sieste de l’après-midi et le coucher du soir. Malgré l’insistance de Mauro, elle continuait à travailler, justement pour ne pas se retrouver seule, confrontée à cette réalité effrayante qu’était sa grossesse et le fait que dans quatre mois elle ne serait plus jamais seule pour les dix-huit années à venir. En parlant d’adolescent attardé, voilà qu’entrait enfin dans le bar le client habitué favoris de Savannah.

Adriano. Second prénom, qu’il avait adopté plus volontiers : Romeo. Pour Savannah, il l’avait fait pour se donner un air et pour tomber plus de filles, ce qui semblait bien fonctionner, parce qu’il repartait assez souvent accompagné. En même temps, il n’y avait qu’à le regarder pour comprendre comment il faisait : mèche rebelle, look négligé – et pas un faux négligé, un vrai négligé – sourire colgate, cigarette tordue au bec, voix grave, regard rêveur et désabusé, il avait tout de la cause perdue que chaque jeune fille rêve de remettre dans le droit chemin. Sauf que Romeo était un retors et Savannah le savait mieux que personne. Elle avait beau lui faire de longs discours, lui prouver par A + B que sa vie n’avait pas de sens, il persévérait. Mais après tout, Adriano ne serait pas Adriano s’il n’était pas Roméo.


« Je te sers un café peut-être ? C’est le petit déjeuner pour toi, non ? »

Bien sûr elle le taquinait. Elle avait vécu comme lui durant la plus grande partie de sa vie. Le revirement brutal de sa situation l’avait poussée à rentrer dans les clous et elle continuait à envier la vie dissolue de Roméo. Une nouvelle fille tous les soirs, une nouvelle emmerde tous les matins, et regarder le temps s’écouler seconde par seconde sans jamais regarder plus loin que le prochain repas.

« J’ai vu une nana ce matin qui bossait dans ce magazine, là, tu sais le truc d’art de vivre, elle vient manger ici assez souvent, je pourrai lui parler de toi si tu veux, » glissa-t-elle l’air de rien alors qu’elle déposait la bière d’Adriano (blonde, forcément) sur un dessous de verre siglé d’une marque d’alcool à la menthe, « ils font un numéro spécial sur la décoration de pelouse, ils ont besoin d’un photographe. »

Elle savait qu’elle prenait des risques en parlant ainsi à Roméo, surtout d’un truc aussi niais que la décoration de pelouse, mais elle n’y pouvait rien, elle voulait qu’il occupe ses journées plutôt qu’à tirer sur les fils de son jean déchiré. « Oui bon d’accord ça craint, j’suis désolée. M’enfin tu peux pas continuer comme ça Adriano, tu le sais, regarde-toi, t’as maigri là c’est pas possible, t’as l’œil torve ce soir, faut que tu manges plus de viande sinon tu vas finir carencé en fer. Et un garçon carencé en fer, ça drague moins bien, c’est scientifiquement prouvé. » Il n’avait pas encore ouvert la bouche.


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A. Roméo Ferruci

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MessageSujet: Re: Tu parles d'une vie [R. Savannah]   Tu parles d'une vie [R. Savannah] EmptyMer 29 Sep - 22:49

    Trop rapide. Beaucoup, beaucoup trop rapide. Je savais que Savannah commencerait la conversation sur les chapeaux de roue, mais à ce point, je dois dire que j’étais bluffé. J’ai cligné délicatement des yeux, me suis redressé pour avoir le dos droit, et l’ai fixé un instant sans rien dire, l’air paumé, comme je savais si bien le faire. Puis j’ai toussé, inspirant un coup pour lui montrer l’énergie que nécessitait de répondre à une attaque aussi vive et aussi directe. « Hein ? Mais de quoi tu parles ! Je bois pas de café pour le petit déj, et puis il est encore un peu tôt, de toute façon… Pour le petit-déjeuner… » J’ai hoché la tête doucement, l’air vraiment très sérieux.

    Elle avait déposé devant moi une blonde déjà prête à être bue – sans mauvais jeu de mot -, puis avait enchainé sur mon cas comme s’il devait être expédié et réglé. Comme si elle voulait faire de moi un parfait mec bien propre d’un coup de baguette magique. Etant resté silencieux tout le long de la tirade, et n’ayant moi-même pas pu placer un mot, j’ai fini par me dire que peut être ne pas répondre était la meilleure solution. Mais pas réellement, en fait. Mieux valait répondre à Savannah si on ne voulait pas s’embrouiller avec elle.

    De nouveau, j’ai secoué la tête, clignant des yeux pour pointer du doigt mon incompréhension. « Pardon ? » Hein ? Moi, shooter de la pelouse ? Est-ce qu’elle était vraiment sérieuse, ou bien est-ce qu’elle était juste en train de s’en payer une petite pour rire ? « Je shooterai jamais de la pelouse, c’est pas inspirant, et puis c’est trop parfait. On peut pas photographier les choses parfaites Sav, sinon c’est forcément moche au développement. » J’ai hoché la tête, un léger sourire se dessinant sur mes lèvres, mais je pensais vraiment ce que j’étais en train de dire.

    « J’ai pas maigri… Et puis je savais pas, d’abord, que le fer attirait les filles. » J’ai secoué la tête pour lui confirmer mon point de vue sur la question, puis j’ai soulevé ma bière pour en boire – enfin – une gorgée. « J’suis bien comme ça. Pour moi. Pas pour les filles, tu vois ? » J’ai hoché la tête en lui faisant un gentil clin d’œil amusé.
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MessageSujet: Re: Tu parles d'une vie [R. Savannah]   Tu parles d'une vie [R. Savannah] EmptyJeu 30 Sep - 21:51

« Donc ça veut dire que toutes les photos que t’as prises de moi sont moches ? »

Elle fixa Roméo avec un sourire accroché à ses lèvres. Ils avaient toujours des discussions vives et animées mais c’était parce que tous les deux avaient un caractère complexe et des modes de vie qui leur collaient à la peau. Savannah, la jeune repentie à cause de ses erreurs et lui, le rebelle en quête de sens et qui refuse de l’admettre. « Mmmh, » fit-elle, loin d’être convaincue par le fait qu’il n’avait pas maigri. Après tout, tout le monde sait qu’un célibataire un peu machiste vivant seul ne s’occupe pas bien de lui. Cela valait aussi pour le fait qu’il faisait ce qu’il faisait pour lui et pas pour les filles. Parce qu’il en draguait plein, des filles, mais vraiment, vraiment plein.

« Justement, dis donc, en parlant de filles, t’as rien à me raconter ? »


Sans que l’expression de son visage ne change, son regard se fit plus intense. Elle venait de passer au mode scanner, à la recherche de la moindre expression sur le visage d’Adriano, de la moindre ombre ou lumière qui pourrait passer dans ses prunelles si opaques et mystérieuses. A force, elle le connaissait bien, et il y avait un truc de changé chez lui. Il y avait un trouble, un truc en plus, ou en moins, elle ne savait pas trop. La seule chose qu’elle pouvait dire c’est qu’il avait passé la nuit avec une jeune femme. Elle savait toujours quand il avait couché avec une fille. La question, c’était avec qui ?

« Une fille est venue demander après toi l’autre jour, » continua-t-elle l’air de rien, « une brune, plutôt pas mal. »

Savannah se souvenait encore de la conversation qu’elle avait eue avec cette fille, qui avait l’air complètement séduite par le beau Roméo. La première fois qu’ils en avaient parlé, il n’avait dit que le minimum qui se résumait en « oh… tu sais, la routine » et Savannah avait laissé tomber pour ne pas le braquer. Mais le retour de cette fille dans son bar, sa façon de parler de Roméo, c’était comme s’il s’était passé un truc. Parce que Savannah avait déjà eu à faire avec des coups d’un soir qui revenait lui demander si elle avait vu Roméo, mais les filles ne s’attardaient jamais lorsqu’elles avaient essuyé un refus (c’est-à-dire lorsque Savannah avait dit que non, il n’avait pas demandé de leurs nouvelles). L’autre, elle était restée. Longtemps.
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A. Roméo Ferruci

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MessageSujet: Re: Tu parles d'une vie [R. Savannah]   Tu parles d'une vie [R. Savannah] EmptyJeu 30 Sep - 22:18

    Savannah. Rien que l’idée d’une conversation me faisait sourire, c’était dire si j’étais content de pouvoir en avoir une, en vrai. J’avais bien fait de sortir mes fesses de mon vieil appartement pour venir la voir, les discussions me rendaient mon énergie pour plusieurs jours. « J’ai dit que les photos étaient moches, pas les modèles. » J’ai hoché la tête en lui faisant un clin d’œil. « Photo et modèles, ça n’a rien à voir. Tu sais, tu peux avoir Miss Monde devant toi et la rendre moche juste parce que tu as appuyer deux secondes trop tard sur le bouton pour prendre la photo. » J’ai haussé une épaule résolue, avalant une nouvelle gorgée de bière. « Je devrais peut être y penser, d’ailleurs. Prochain défi : rendre Miss Monde moche. » Hochement de la tête, avec contentement je dois dire. Elle semblait sceptique quant à mon poids, en même temps, je n’avais aucun moyen de lui confirmer mes dires, étant donné que je n’avais pas fréquenté de balance depuis mon dernier rendez-vous chez le pédiatre, quand je n’avais pas plus de six ans. Passons…

    J’ai souri, attendant qu’elle réplique, mais elle a enchainé avec un sujet d’autant plus houleux que je ne savais pas moi-même quoi en dire. « Elle est venue ici ? Elle a parlé de moi ? » J’ai noté mentalement de poser la question moins rapidement la prochaine fois, mon ton étant définitivement passé de détaché-draguer-imposteur à sérieusement intéressé par la réponse que tu t’apprêtes à me donner. J’ai soupiré, haussant une épaule. Je me demandais déjà comment éviter la conversation qui allait suivre, sachant d’avance que cela risquait d’être vraiment, très difficile. Mes yeux l’interrogèrent sans doute sans que je ne le veuille vraiment.

    « Je vois pas ce que tu veux dire. Je t’en ai déjà parlé l’autre jour, tu te souviens ? » tentai-je pour éluder, cherchant mentalement une future réponse éventuelle, vive et conclusive si possible, à lui sortir. « On a discuté, c’est tout. » Discuté des heures, sur nos vies respectives, et maintenant elle sait tout. Tout tout tout, j’avais envie d’ajouter. Plus envie de garder pour moi cette soirée et mes questions, mais j’étais trop hésitant. Je détestais vraiment cette position de faiblesse dans laquelle je me trouvais à ce moment précis. Révéler, admettre qu’il y avait une faille dans le Roméo de tous les jours, celui que Savannah connaissait, servait, charriait ? Une faille ouverte sur l’ancien, le Roméo caché, celui que je m’efforçais de repousser depuis toutes ces années, celui qui flanchait pour un rien. Elle sait, Savannah. Et elle n’a pas fui. Elle est toujours là, et elle aime toujours ses fleurs, et elle sourit quand je lui parle. Elle sait.

    J’ai soupiré, et j’ai avalé plusieurs gorgées consécutives pour tenter de reprendre le dessus sur mes pensées, attendant que la série de question tombe, comme un couperet, et que ma gêne m’empêche de trouver une réponse cohérente et satisfaisante qui la ferait passer à autre chose. « Un shoot de pelouse, tu dis ? » j’ai lancé, rougissant légèrement, encore plus cramé que si je n’avais rien dit.
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Savannah Di Laurentis
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MessageSujet: Re: Tu parles d'une vie [R. Savannah]   Tu parles d'une vie [R. Savannah] EmptyVen 1 Oct - 0:02

« Si tu veux mon avis, Miss Monde est surtout une pétasse aux nichons refaits. »

Tout d’un coup, Savannah eut envie de se frapper la tête contre le comptoir. Bien sûr, elle s’en empêcha, mais l’envie était là. Bref cela dut quand même se voir car elle leva les yeux au ciel lorsque Roméo se jeta quasiment sur elle – de manière métaphorique mais la façon dont il avait posé sa question donnait l’impression qu’il tombait à genoux devant elle en lui secouant les mollets – pour savoir si Leonela avait parlé de lui. Il avait l’air… vulnérable. C’était la première fois qu’elle le voyait comme ça. Savannah se rendait soudain compte de l’effet que cette fille avait eu sur lui. Elle ne l’avait jamais vu ainsi, soumis à la volonté d’une personne autre que lui.

« Euh… » parvint-elle tout juste à souffler avant qu’il ne continue à parler pour l’empêcher de discerner son trouble. Trop tard l’ami.

Ahah, quelle blague, « je t’en ai parlé l’autre jour, » c’était un bel euphémisme pour les quelques mots qu’il avait marmonnés à son sujet. Et rebelote. « On a discuté, c’est tout. » Et non, connaissant Roméo, ça ne pouvait pas être « tout », c’était tout le contraire ! Le vrai Roméo, celui que Savannah connaissait, il ne parlait aux filles qu’il ramenait chez lui, justement, le but était d’en dire le moins possible, pour se protéger, pour les garder à distance, pour être sûr qu’elles ne prennent pas une confidence pour le début d’une histoire d’amour. Le vrai Roméo savait préserver sa solitude, il faisait tout pour ne pas dépendre de quelqu’un d’autre pour être seul maître de ses actes et la seule personne à blâmer s’il faisait une erreur. C’était dans le contrat. Savannah lui disait quoi faire, il n’obéissait jamais.

Un silence s’installa. Savannah, dubitative, commença à vider quelques verres qu’un serveur avait déposés sur le bar avant de les mettre dans le bac à vaisselle. Comme il était plein, elle le mit à l’intérieur du lave-vaisselle stérilisateur et lança le programme rapide dans un « bip » strident.


« Adriano… change pas de sujet, tu veux ? » Pause. « Qu’est-ce qu’il y a entre vous ? Je t’ai jamais vu comme ça auparavant. »

Lui tirer les vers du nez, encore.
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MessageSujet: Re: Tu parles d'une vie [R. Savannah]   Tu parles d'une vie [R. Savannah] EmptyVen 1 Oct - 21:38

    J’ai approuvé son affirmation sur Miss Monde, peu friand du genre refaite de partout mais je veux pas que ça se voit. Nouveau soupir, sachant pertinemment que je venais de griller et ma crédibilité, et ma couverture. J’ai regardé Savannah avec des yeux d’enfants en songeant que peut être elle me prendrait en pitié et cesserait de me questionner sur ce que était évidemment une question sensible, et j’ai de nouveau avalé une gorgée de bière. « Jamais t’arrête avec tes questions, hein ? » J’ai rigolé légèrement, toussant par la même occasion, et me suis réinstallé correctement. Comment lui présenter les choses tout en faisant en sorte de ne pas passer pour un grand romantique idiot.

    « On a rien fait, Sav. Sincèrement, on a rien fait. On a juste… discuté. Toute la nuit. » J’ai froncé le nez, baissant un peu la tête comme un enfant, de nouveau, pris sur le fait d’une grosse bêtise. Je me suis mordu la lèvre, me réfugiant une fois de plus dans ma demie. « Elle m’a déballé sa vie, et j’ai déballé la mienne. Et voilà. Elle est retournée travailler et… J’arrête pas de repenser à cette soirée », ai-je ajouté, regrettant rapidement ce dernier morceau de phrase. Qu’est-ce qui me prenait, bon sang ? Je devenais parano, douillet et… sensible ? J’ai grimacé un peu, la regardant faire la plonge, me demandant quelle serait sa réaction à mon annonce sensationnelle, qui même si elle ne méritait pas un article au journal, était quand même assez choquante pour la faire réagir. Elle se doutait des grandes lignes de ma vie, je le savais, non pas parce que je lui avais confié, mais parce que Savannnah était fine psychologue, et qu’elle cernait plutôt bien les gens. Tout comme je savais que sa vie à elle n’avait sans doute pas toujours été toute rose non plus.

    « C’est une grande première, tu peux me féliciter. » Je ne pus m’empêcher de lancer, pour me détendre moi-même un peu. La dernière fille qui avait reçu mes confessions avait délibérément brisé mes rêves, et aussi dur fut-il de l’admettre, mon cœur aussi. Parce que oui, j’avais un cœur, caché loin sous la rancœur et les jours difficiles. Il avait toujours sagit pour moi de ne surtout pas le montrer, malheureusement, une seule soirée avait suffit pour enchainer gaffes sur gaffes sans que je ne m’en rende compte, et maintenant, il paraissait vraiment trop tard pour faire marche arrière.
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Savannah Di Laurentis
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MessageSujet: Re: Tu parles d'une vie [R. Savannah]   Tu parles d'une vie [R. Savannah] EmptySam 2 Oct - 14:08

Elle haussa les épaules, non en effet, elle n’arrêtait jamais avec les questions. Mais pour elle, c’était un signe d’affection. Elle avait toujours été comme ça, si elle n’aime pas quelqu’un, elle le manifeste par la plus parfaite ignorance couplée d’un certain dédain manifeste. Jamais elle ne pose de questions sur quelqu’un sans souhaiter en entendre la réponse. Savannah n’était pas du genre à faire une conversation simplement pour meubler le temps et se donner l’impression d’exister socialement et d’avoir des amis, comme le faisait sa mère. Savannah, à cause de sa différence, s’était appris la sincérité et l’appliquait souvent. D’ailleurs, à l’époque où elle était une peste, quand on la provoquait, elle avait vite compris que la vérité faisait plus mal que le mensonge. Et c’était d’ailleurs aussi pour ça qu’en ce moment, elle évitait de regarder la vérité en face, en s’intéressant à ses amis par exemple.

« Si tu continues comme ça, je vais finir par te croire ! » un rire accompagna son exclamation, rire qui se tut rapidement lorsque Roméo lui dit qu’en fait, ils avaient passé toute la nuit à parler avec un air si sérieux, si franc, qu’elle sentit enfin qu’il ne se cachait plus.

« Whoa. C’est vrai que c’est une grande première. Qui eut cru qu’Adriano Ferruci laisserait partir une fille sans rien faire avec elle, surtout si elle n’est pas enceinte ? »

Ses yeux pétillèrent de sa bonne blague – du moins le croyait-elle, elle préférait rire de sa situation plutôt que d’en pleurer, même si dernièrement, ses hormones décidaient pour elle – et dans un geste qui se voulait rassurant et réconfortant par rapport à l’expression nouvelle qu’arborait Roméo, qui était celle d’un doute très clair sur ce que cette rencontre générait en lui, elle posa sa main sur son bras et le caressa légèrement.

« C’est bien que tu t’ouvres à quelqu’un Adriano. Et puis elle a l’air bien, cette fille, » ajouta-t-elle avec un air sibyllin, juste pour le titiller un peu. Il ne savait pas exactement ce qu’il s’était passé lorsque Leonela était venue voir Savannah l’autre soir. C’était d’ailleurs très drôle, d’être ainsi entre eux deux, de voir ce qu’il se passait pour eux. D’autant plus qu’elle avait les deux versions de l’histoire.
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MessageSujet: Re: Tu parles d'une vie [R. Savannah]   Tu parles d'une vie [R. Savannah] EmptyVen 15 Oct - 15:50



    Je commençais sérieusement à me dire que Savannah aurait pu remplacer ma mère si elle avait eu quelques années de plus. Prévenante, attachante, je savais bien que ses questions n’avaient pour but que de prendre des nouvelles et s’inquiéter de ma situation. Sans doute un peu aussi de satisfaire sa curiosité, mais je n’allais surement pas l’emmener sur cette voie là, il en était tout à fait hors de question. Je n’avais que peu envie de la fâcher ou de la mettre en colère, ne sachant pas bien ce que je deviendrais quand peu à peu mes amis finiraient par me lâcher. On pouvait au moins me reconnaitre ça, j’étais un ami présent, fidèle et loyal. Je ne savais pas quelles autres raisons pouvaient pousser Savannah à s’intéresser autant à ma vie mais j’avais cru comprendre qu’il lui était bénéfique de se changer les idées, et avais donc, de ce postulat, décidé de ne pas l’embêter avec des questions inutiles et désagréables.
    « Je t’avais dit que tu serais bouleversée par cette révélation », ai-je lancé en souriant un peu, dans un clin d’œil complice de ma propre blague. J’ai haussé une épaule « Peut être que je suis sur la voie du changement. Et puis d’abord, je n’ai jamais dit que je faisais une croix sur les femmes enceintes », ai-je ajouté, taquin, comme si j’envisageais réellement, au jour d’aujourd’hui, que quoi que ce soit soit possible entre nous, ce qui n’était évidemment pas le cas. Autrefois sans doute l’avais-je espéré, mais j’avais rapidement compris, et c’était parfait, voire même mieux, comme ça.

    « De quoi est-ce que vous avez parlé ? Et, attends… Tu trouves qu’elle à l’air bien ? » Je pris une expression choquée pour lui montrer à quel point cette révélation était innatendue venant de sa part, même si j’exagérai légèrement dans l’immédiat. « Je panique plus de te présenter une fille à toi un jour qu’à ma propre mère, tu te rends compte, Sav ? » J’ai secoué la tête, amusé, soldant d’une dernière gorgée le sort de ma bière.
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MessageSujet: Re: Tu parles d'une vie [R. Savannah]   Tu parles d'une vie [R. Savannah] EmptyVen 22 Oct - 22:31

Ahah, c’était aussi facile de ferrer Roméo que de pécher une truite à la mouche. Il suffisait d’avoir la bonne mouche et le poisson mordait tout seul. Savannah savait très bien appuyer là où cela faisait mal (ou du bien, mais ça, elle ne le faisait pas tout le temps, allons) ou tout du moins, là où cela provoquerait une réaction certaine. Elle s’était servi de ce talent durant toutes ses années de lycée ou de fac pour réduire à la servilité tout un tas de jeunes gens mal dans leur peau qu’elle éblouissait littéralement d’un léger mouvement de cheveux. Mais ces temps étaient révolus puisque maintenant Savannah la peste était devenue Savannah la gentille, la douce, confrontée à ses propres peurs et ses propres inquiétudes qu’elle avait réussi à ignorer jusqu’à présent en se concentrant sur les imperfections des autres.

Pour en revenir à Roméo qui la regardait avec un air oscillant entre le désespoir le plus profond et la béatitude la plus parfaite (elles avaient parlé de lui !!), la serveuse laissant planer le silence quelques secondes, un air satisfait sur le visage.

« Mmmoui, c’est sûrement parce que contrairement à ta mère, j’ai le pouvoir d’effrayer les filles avec qui tu sors. » Cette phrase était aussi pleine de mystère car elle ne disait pas comment elle avait envisagé de procéder dans un cas pareil. Il était certain qu’elle avait néanmoins une certaine force de frappe, ne serait-ce qu’en donnant un chiffre approximatif des conquêtes du jeune homme, ou alors du nombre de douches qu’il prenait par semaine (oui, là elle mentait un peu mais c’était comme les techniques d’interrogatoire du FBI, le mensonge est autorisé tant qu’on ne produit pas de fausses preuves). Elle pouvait aussi insinuer subtilement que le fait qu’elle soit enceinte et qu’elle connaisse Roméo ne soit pas une coïncidence… Enfin, fort heureusement pour lui, elle n’avait rien fait de tout cela avec Leonela.

« On a parlé de tout et de rien, tu sais, » continua-t-elle avec un sourire, « mais c’est vrai que je l’aime bien. »

Savannah se mordit l’intérieur de la joue un instant puis son regard balaya la salle pour lui donner l’air désinvolte. « En tous cas c’est sur qu’elle est plus bavarde que toi, t’es fermé comme une moule accrochée à son rocher. Heureusement que j’ai regardé ta carte d’identité le premier soir où t’es venu sinon je saurais probablement pas qui tu es en ce moment. »

Savannah n’en avait pas l’air, mais elle était très sérieuse. Roméo était mystérieux, c’était vrai, et elle trouvait ça très mignon chez lui aussi comme elle avait trouvé ça mignon chez Orfeo mais il y avait une différence fondamentale entre les deux hommes ; l’un s’était ouvert peu à peu, l’autre beaucoup moins. Même si elle avait beaucoup d’affection pour Roméo et qu’elle savait que c’était réciproque, il y avait des réactions qu’elle ne comprenait toujours pas chez lui, tout simplement parce qu’elle n’avait pas les clés pour les comprendre. Elle n’avait pas besoin de connaître ses complexes et les rêves un peu bizarres qu’il faisait à quatorze ans, juste… elle voulait juste en savoir un peu plus.
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